LIVRE D OCCASION
Extrait de l’introduction Un court séjour en Afrique : telle est l’origine de ce livre. L’histoire de ce pays, étudiée sur les lieux mêmes a toujours eu pour moi beaucoup d’attrait. J’imaginai de faire partager à un petit nombre de personnes, dans de courts entretiens, les résultats de mes études. Ce petit nombre devint ensuite un public ; et je fus forcé de donner à nos entretiens la forme d’un cours suivi. Le Musée d’Alger, si pittoresque avec son architecture mauresque, devint le lieu habituel de nos séances. Le public persista à s’intéresser aux développements que je donnai à mon étude favorite. Quelques dames se joignirent à lui. Cela m’encouragea puissamment, et je vis mes efforts récompensés. Ils n’avaient pas été petits. L’histoire de l’Afrique, à la saisir dans son ensemble et dans sa suite, offre, il est vrai, de grandes lacunes ; mais il entre dans son cadre plusieurs périodes remplies d’un puissant intérêt. C’est par le tableau des Guerres Puniques, que je commençai. Je lui ai consacré trois mois. Dans ces temps reculés, je ne connais plus qu’une époque qui soit d’un intérêt aussi soutenu, aussi dramatique ; c’est la période de l’Afrique sous les empereurs romains ; il fallait pour y arriver passer sur quelques guerres d’un intérêt presque exclusivement stratégique : guerre de Jugurtha, guerre de César. C’est ce que je fis. L’histoire de l’Afrique sous l’empire est toute littéraire. Les deux premiers noms éclatants que j’y rencontrai furent ceux d’Apulée et de Tertullien ; l’orateur païen et l’orateur sacré. L’étude de ces deux écrivains contemporains, (ils vivaient au deuxième siècle) me prit les cinq derniers mois de mon cours. Et encore n’ai-je qu’effleuré le puissant génie de ce dernier écrivain. Il resterait encore après lui deux siècles importants à étudier sous le rapport littéraire : le troisième et le quatrième : Saint-Cyprien et Saint-Augustin. Je n’aurais pas osé livrer à la publicité l’histoire des guerres puniques, si bien racontées ailleurs et du reste si connues. Ici la nouveauté du sujet sera peut-être la sauvegarde de mon livre. Je produis mes leçons sur Apulée, à peu près telles que je les ai faites. On m’a montré pour elles tant d’indulgence, lorsqu’elles ont été lues, que j’ai lieu d’en espérer autant, maintenant quelles sont imprimées. Si je réussis, mes études sur Tertullien suivront de près mon livre sur Apulée.
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