Ce livre qu’il me faut écrire en un mois parce que le temps presse, je ne sais comment l’attaquer, quelle forme lui donner ni quelles précautions prendre en maniant le plastic que j’ai rapporté de là-bas. Je vais sans doute choquer beaucoup de cœurs naïfs qui croient toujours à… Mais laissons-les croire. Je vais m’attirer beaucoup d’ennuis dont je n’ai pas besoin. Tant pis. Je parlerai comme les mots viendront et sans volonté déterminé de heurter. Pour cela, le sujet suffit. Déjà, l’Indochine gênait, à moins d’entendre des histoires d’amour d’import-export, et voici que le F.L.N. fusille des soldats français en uniforme : un crime de plus, doublé d’une imbécillité, car le F.L.N. devrait savoir que la France, chloroformée, ignore tout de cette guerre et qu’elle ne retiendra de cet acte que son horreur. Où mène cet enchaînement de haines ? Lecteurs, il est encore temps de ne pas ouvrir ce livre. Mais si vous l’ouvrez, de grâce, allez, de page en page, jusqu’au bout afin de ne pas risquer d’en tirer une conclusion sommaire. Et si vous n’en dormez pas ce soir, dites-vous que je ne connaîtrai pas de nuit heureuse avant la paix.
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